Tseuvre itié....tseuvre dilé
« Ton macaroni, si dz’le vouâ enco premitié, ô va prende eune cartoutse d’sau dans l’cul !! »
« Si m’fâ malice d’entende san, mon poure pére. Yé l’Dzino qu’ô s’appeule, yé pas l’macaroni. Si ôl é v’ni travailli itié, yé pas p’son piézi. Son pére r’ssemb-ye bin u min-ne ; ôl a dous-tras vatses, pi quéques motons dans la pendaine. Qui qu’te cra !! »
« T’a pas b’zouan d’allé qu’ri un étrandzi ! »
« T’faro meu d’invité l’Dzino à v’ni goûté un d’sté dimantses ; dz’en é dza causé davu ma mére »
« Ta mére, al faro meu d’s’occupé d’ses tseuvres »
« T’crayo pas si bié dère ! Asteure, al é aprés tiri ses tseuvres ; ma y a eune affère qu’te sé pas, yé qu’le Dzino li a di qu’tseuvre, hé ben, vés lu y s’di ari tseuvre.. !!! T’y voua binn qu’l’Dzino ôl é pas si étrandzi qu’te cra !! Apeu, ôl a mîn-me di qu’ô porro t’adzu des cops »
« Dz’é b’zouan d’pressone »
« Dze va parti davu lu ; te r’vara pu ta feuye »
« Si t’vou »
« T’é ranqu’un viou bredin d’pére que s’cra pu dégourdi qu’les autes. Ma mére m’a di qu’ton grand-pére éto ari un étrandzi, un va-nu-pi, un corrant ts’min »
« Garces de feunes ! »
« …… !... ?? »
« … T’a qua li dére à ton maca…. , ma……… ; à ton Dzino de v’ni mandzi un de stés dzos….. »
« T’vouâ bin qu’y é pas maulézi d’l’app’lé p’son nom !!»
Au nord de
l’Italie et à l’est de la Savoie, c’est à dire au Val d’Aoste, on parle encore
un peu le franco-provençal. Le patois du Brionnais-Charolais est à demi
franco-provençal. C’est pour ça que l’on retrouve parfois les mêmes mots :
ici, la tseuvre. Enfin, pas tout à fait
car le féminin est en a dans le francoproveneçal :
Français ; la chèvre
Brionnais : la tseuvre
Francoprovenàal : la tseuvra
Pour la carte du francoprovençal, voir la 1ère page de l’accueil.
L'italien
« Ton macaroni, si je le vois encore par ici, il va
prendre une cartouche de sel dans le cul !! »
« Cela me gêne beaucoup d’entendre ces paroles mon
pauvre père. C’est Gino qu’il faut l’appeler . S’il est venu travailler en
France, ce n’est pas pour son plaisir. Son père est comme le mien ; il a
deux ou trois vaches et quelques moutons dans la montagne ; qu’est-ce que
tu crois ! »
« Tu n’as pas besoin d’aller chercher un
étranger ! »
« Tu pourrais l’inviter à la maison ; j’en ai déjà
parlé avec ma mère »
« Ta mère ferais mieux de s’occuper de ses
chèvres »
« Tu ne croyez pas si bien dire ! Elle est en
train de traire ses chèvres ; mais ce que tu ne sais pas, c’est que Gino
lui a dit que chèvre en patois se prononçait comme chez lui : tseuvre. Tu vois
bien que Gino n’est pas si étranger que tu le crois ! Et il pourrait un peu t’aider dans le
travail »
« Je n’ai besoin de personne »
« Je vais partir avec lui, tu ne reverras plus ta
fille »
« Si tu veux ! »
« Tu n’es qu’un vieux père un peu bête ! Ma mère
m’a dit que ton grand-père était un étranger, un va-nu-pieds, un
chemineau »
« Garces de femmes !! »
« …… !!.... ??? »
« Hé bien, dis à ton maca…..ma….à ton Gino de venir à
la maison un de ces jours…. »
« Tu vois que ce n’est pas difficile de l’appeler par son nom ! »