Dze m'en su renv'ni
Dze m'en su renv'ni tot ragonchi
Je suis revenu tout regonflé
Je suis rentré en pleine forme
Davu ste bise, dz'é la greube és das
Avec cette bise, j'ai les doigts gourds
Avec ce vent du nord, j'ai les doigts gelés, engourdis, paralysés
Le B'nât d'la Serve, ôl é allé dzendre
Benoît de la Serve est allé gendre
Benoît de la Serve (de la source) s'est marié, puis est allé vivre chez ses beaux-parents
Come que come, i va bin falla qu'ôl y passe
De toute façons, il va bien falloir qu'il y passe
De toutes façons, il ne pourra pas éviter cette affaire
Y sro ti pas qu'te vodro v'ni su sa?
Est- que par hasard, tu ne voudrais pas venir ce soir?
Ne me dis pas que tu viendrais ce soir?
Quouâ qu'al é ta mére?... Dans sa ts'mise, la tète li passe!
Où est ta mére?...Dans sa chemise, la tête dépasse
Où est ta mére?....Fout-moi la paix; j'en ai rien à foutre...!!
Y é ti que dz'y su pôs?
Est-ce que je n'y suis pas?
Cette phrase serait celle d'un marchand de vins maconnais, monté à Paris au 17ème siècle. Il avait réussi à obtenir une place- sans doute au prix de quelques bouteilles- à la chapelle royale à Versailles. A l'arrivée du roi, tout le monde s'est mis à genoux. Mais, tout au fond, une personne reste debout malgré des signes insistants. Et finalement un commandement très autoritaire : A genoux...A genoux...!! Le marchand, un homme de plus de 2 m, bien qu'agenouillé, dépassait évidemment tout le monde. Il aurait répondu : A dzeneus? Y é ti que dz'y su pôs?
Cette histoire, véridique ou imaginaire, est racontée par Antoine Fargeton dans son livre sur Matour et Tramayes : Entre La Mère Boîtier et Saint Cyr. D'où l'inconvénient d'être grand!!