Les tapines
Les tapines
Venu d’Amérique- merci les agriculteurs amérindiens- le topinambour faisait le bonheur des vaches il y a 80 ans. Bien adapté aux terrains légers et granitiques, il a permis une progression de l’élevage, mais pas sans contrepartie. Les tubercules , de mauvaise conservation une fois récoltés, devaient être arrachés manuellement pendant tout l’hiver au fur et à mesure des besoins. Et ramassés sur le terrain par une pluie glaciale ou par une bise sibérienne. Une vraie corvée ! Bondzo la greube és das !
« Qui qu’al a don note Maria ? Depeu quéques dzos , al va ramassi les tapines sans ronchonné ! Al a don pas pou du freu, li qu’crin tant la greube és das.»
« Y a le B’nat que tire ari des tapines dans la târre d’à coûté. »
« Te crâ san. Le B’nat des Grand-Târres, y s’ro pas eune affére, ni pre li, ni pre nos. »
« Nos van pas po-ya l’empétsi ; t’la cogni bin ! »
Quéques s’main-nes après la Maria métto le B’nat dans son yé (dans le f’no o d’rri la boutseure d’allogni!!). Y a zu la noce, pi i s’san mi en ménadze.
Les années passent. Marie ne va plus se geler les doigts és tapines. Fini la greube és das. L’amour des topinambours…. ne dure pas toujours.
la greube és das les doigts paralysés par le froid, les doigts gourds
das doigts
depeu quéques dzos depuis quelques jours
ronchonné rouspéter, grogner
pou du freu peur du froid
tire ari arrache aussi
te cra san tu crois çà
ni pre li ni pour elle
po-ya pouvoir
t’la cogni tu la connais
yé lit
f'no plancher à foin
d’rri la boutseure d’allogni derrière la haie de noisetiers
és tapines aux topinambours