Greussi p'le vent
Autrefois le seigneur avait pouvoir de basse et haute justice sur ses terres. Autrement dit, droit de vie et de mort sur ses serfs libres et non libres (esclaves , journaliers agricoles ou fermiers-métayers). Et il ne s'en privait pas lorsqu'on braconnait sur son terrain de chasse.
Greussi p'le vent
Le Dzan des
Brires avo pri quéques levraus su les târres du comte. Oh ! pas p’les
mandzi ! P’les vende ! I fallo bin rempiéci la vieuille vatse que
fa-yo pu d’viau. Y é pas davu les sous tirés d’la Cabète, qu’ôl allo po-ya s’en
atseté eune dzoune. Ôl avo tseuilli….tseuilli…Ma, y fa-yo pas l’compte. Sou à
sou !! Toudze les sous !! Y é pre san qu’le Dzan des Brires braconno
les levraus.
Ma,ôl avo
trop bab-yi o bin y en a qu’l’avin vu.
Y é c’man san qu’huit dzos aprés, ô servo de dzeutsi és corneuilles. Pendu à la brantse du grand tsâgne, ôl éto greussi p’le vent…..
Bercé par le vent
Le Dzan des Brires avait pris quelques lièvres sur les terres du comte. Oh ! pas pour les manger ! Pour les vendre !! Il fallait bien remplacer la vieille vache qui ne faisait plus de veau. Ce n’était pas avec l’argent de la vente de la Cabette qu’il allait pouvoir s’en acheter une jeune. Il avait économisé…. économisé….Mais ce n’était pas suffisant. Sou à sou !! Toujours les sous !!! C’est pour ça que le Dzan des Brires braconnait les lièvres.
Mais, il avait trop parlé ou bien quelqu’un l’avait vu.
C’est comme ça qu’une semaine plus tard, il servait de perchoir aux corbeaux. Pendu à la branche du grand chêne, il était bercé par le vent.