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Ecrire le patois, une langue comme les autres
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  • Cherche contact avec les patois du sud de la Saône et Loire, du nord-ouest du Rhône et du nord-est de la Loire: Charolais, Brionnais, Haut Maconnais, Haut Beaujolais, Nord-Est Roannais...le pays du tse.... Michel Lapalus Contact : mlapalus@sfr.fr
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14 juillet 2010

Rodze! Rodze!!

C'est l'histoire du petit chaperon rouge, avec une nouvelle fin, somme toute assez logique. Il y a toutes sortes de loups dans les bois!

                                                                     

                                                  Rodze! Rodze!!




« T’sé ti qu’ta grand-mére é malaide ? T’va li nen-m’né dous fromadzes apeu quéques gaufes. Al pou pu s’fâre à mandzi »

« Dze m’en va mète mon p’tiét tsaperon rodze ; al s’ra bin aise devouâ mon noviau bonnet davu l’reuban que pengueuille d’rri »

« Te prend p’la corsire, y é pas l’moment d’gueuriaudé ! »

Vos pensi bin qu’la gamine avo pas acueuté sa mére. Al avo pri le ts’min du meulin, apeu l’senti qu’meune u bos de tsâtatgnis. Y é u mi-yeu du bos qu’al a vu l’loup, ma un loup tot patoyon qu’fa-yo son accoindou :

« Quouâ don qu’te va ma p’tiète feuye ? »

« Dze va vouâ ma grand-mére qu’é malaide »

« Ta grand-mére malaide, poure grand-mére. Dze va m’en allé li dère bondzo. Quouâ don qu’al tsome ? »

« Al tsome yamou és Quat' Tsemins ; y é pas maulézi à trové »

« Dz'y va de stu pas »

Ma la feuye volo ramassi quéques tsatagnes p’sa grand-mére. Y é c’man san qu’le loup é v’ni l’premi. Pas b’zouan d’l’y dère c’man euvri la pourte. Pas pri l’temps de dère bondzo. En tras cops d’gueule la grand-m’re s’é r’trové dans l’vente du loup. Apeu l’loup dans l’yé d’la grand-mére, à sa pièce. Ôl avo enco eune p’tiète faim, le loup….

Y é bié pu tard qu’le p’tiét tsap’ron rodze avo cogni à la pourte :

« Qui qu’y é don »

« Y é ma ; dze t’ameune à mandzi »

« Y é don ta, ma p’tiète feuye ; entre don »

« Qui qu’t’a tsandzi depeu l’d’rri cop ; dz’te cra-yo pas tant malaide »

« Y a que dze d’vin vieuille, te sé . Approtse te vouâ que dz't’avise »

« Qui qu’y é que stés grandes oreuilles »

« Y’é pe meu t’acueuté »

« Apeu stés mains que t’me catse »

« Y é pe meu te caréssi »

« Stés grandes dents si tant agueusies qu’nos diro des cutiaus »

« Y é pe meu te mandzi »

Le loup l’avo envalé c’man eune motse, apeu l’bonnet rodze avu.

Y é ti la fin d’l’histouère ? Y é pas seûr du tot. Y en a qu’dian qu’le loup éto un drôle de loup ! !

La feuye avo pu s’renv’ni vés sa mére. Ma u bot d’quéques temps, al avo groussi, groussi….Sa mére l'avo n’envyi vés eune cosine que tsomo louan, louan…..Un dzo, al é rev’ni à la maison tote soule, tote grezeule….Un cop bié r’gonchi, bié r’tapé, al a volu modé yamou tant qu’és Quat' Tsemins. P’y attende le loup dans l’yé d’la grand-mére…..Al sé qu’o va v’ni…..D’achtout….Rodze, rodze, qu’ô va éte le loup… ! ! Pe fini dans le salou….. ! ! ! !


                                    La vengeance du petit chaperon rouge

 

_  Sais-tu que ta grand-mère est malade? Tu vas lui porter deux fromages et quelques gaufres; elle ne peut plus se faire à manger.
_  Je vais mettre mon petit chaperon rouge; elle sera contente de voir mon nouveau bonnet avec son ruban accroché derrière.
_   Prends par le raccourci, il ne faut pas traîner en route.

Vous pensez bien que la gamine n'avait guère écouté sa mère. Elle avait pris le chemin du moulin, et puis le sentier qui mène au bois de châtaigners. C'est au milieu du bois qu'elle a vu le loup, mais un loup tout gentil, bien sympathique:
_  Où vas-tu ma petite fille?
_  Je vais voir ma grand-mère qui est malade.
_  Ta grand-mère est malade, pauvre grand-mère. Je vais aller lui dire bonjour.Où habite-elle?
_  Elle habite là-haut aux Quat' Tsemins; ce n'est pas difficile à trouver.
_  J' y vais tout de suite.
Mais la fille voulait ramasser quelques châtaignes pour sa grand-mère.C'est comme ça que le loup est arrivé le premier. Pas besoin de lui dire comment ouvrir la porte. Il n'a pas pris le temps de dire bonjour. En trois coups de gueules, la grand-mère s'est retrouvé dans le ventre du loup. Alors le loup a pris la place de la grand-mère dans le lit. Il avait encore une petite faim le loup...!!

Ce n'est que bien plus tard que le petit chaperon rouge avait frappé à la porte:
_  Qui est là?
_  C'est moi, je t'apporte à manger.
_  C'est donc toi, ma petite fille; entre.
_  Qu'est-ce que tu as changé depuis la dernière fois! Je ne te croyais pas si malade!
_  Je deviens vieille, tu sais. Approche-toi que je te regarde de plus près.
_  C'est quoi ces grandes oreilles!
_  C'est pour mieux t'écouter.
_  Et ces mains que tu me caches?
_  C'est pour te caresser.
_  Ces grandes dents si tranchantes qu'elles ressemblent à des couteaux?
_  C'est pour mieux te manger, mon enfant!!
Et le loup l'avait avalé comme une mouche, le bonnet rouge avec!

Est-ce la fin de l'histoire? Ce n'est pas sûr du tout. On raconte que le loup était un drôle de loup..! Et que....la fille avait pu rentrer chez elle. Mais au bout de quelques temps, son ventre avait grossi, grossi...Alors, sa mère l'avait envoyé chez une cousine qui habitait très loin, très loin....Longtemps après, elle est revenu à la maison toute seule, toute maigrichonne...Une fois bien remise en forme, côté moral et côte physique, elle a voulu remonter aux Quat' Tsemins...Pour y attendre le loup dans le lit de sa grand-mère....Elle sait qu'il va venir....Bientôt....Rouge, rouge qu'il va devenir le loup...Pour finir dans le saloir...Là, où personne ne songera jamais à le chercher....!!!!

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