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Ecrire le patois, une langue comme les autres
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  • Cherche contact avec les patois du sud de la Saône et Loire, du nord-ouest du Rhône et du nord-est de la Loire: Charolais, Brionnais, Haut Maconnais, Haut Beaujolais, Nord-Est Roannais...le pays du tse.... Michel Lapalus Contact : mlapalus@sfr.fr
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13 janvier 2012

Le pu ch'tit

          On a beaucoup accusé les paysans d’autrefois d’être âpre au gain (près d’leus sous, rapia,cretou, sârré d’la creupire…) . Mais sans assurance maladie, sans retraite, sans aide aucune en cas de fortes gelées, de sécheresse, il fallait bien économiser sou à sou.Et bien souvent ce n’était pas suffisant. L’histoire qui suit n’est ni critique, ni risible ; elle est juste ordinaire. Question conflits d’intérêts et amour de l’argent, le monde d’aujourd’hui semble mal placé pour donner des leçons !

 

                                                     Le pu ch’tit

 

           Y fa·yo dza bié du temps qu’le ch’tit Touâne éto vaule vés la grand’ Maria.La grand’ Maria éto eune grande beule feune qu’avo predu son pére quand ôl avo tsé du piantsi. L’Toine, qu’avo été affremé p’eune an·née avo fini pe tsomé vés la Maria.

            Ma l’Toine achteûre éto vaule pi pas vaule, pramou qu’la Maria l’avo mis dans son yê. Bié seûr l’Toine avo pas di non, ma ôl avo pas sondzi à tot.

            « Bin di don l’Touâne, achteûre t’fâ partie d’la mazon ; y é pu la pou-ine qu’dze te baille des sous à la San Martin p’le 11 novembe »

            « Y-é quand min-me ma qu’va vende les viaus apeu les cotsons ? »

            « Corre pas si vite l’ch’tit Toine, pre san, faudro qu’ nos sa·yin maryi »

            « Hé bin y-é pas maulézi, nos an qu’à s’maryi ! »

            « T’vouâ bin qu’y-é pas possib·ye, l’monde diro qu’ nos san maryi en tsande »

            Bié seûr, y avo qu’la Maria volo pas latsi son beutin. L’Touâne avo quand min·me fini p’ava un papi c’man qu’la Maria li d’vo des sous ; un papi qu’ô randzo tos les 11 novembe dans sa borse.

            Ma l’Touâne volo ava sa vatse à lu .Eune né, la Cabète. eune des quate vatses d’la Maria avo fâ dous viaus.

            « La Maria, t’va bin m’en bailli yun ; te m’da bin san depeu qu’dze su itié ! »

            « Un viau qu’te va neûrri davu l’lâ d’mes vatses, un viau qu’va mandzi mon fouin pi mon arbe, fau pas y sondzi l’Touâne »

            «Quand dze sondze à tot les sous que t’me dâ …T’porro bin….. »

            « Couèze-te voua ! teutes les an·nées dz’te signe un papi p’la San Martin »

            « Des papis, des papis ! dze va bin meûrri u mi·yeu d’tes papis ! Si t’éto eune vraie feune de parole, te devro m’vreussi des intéréts su les sous que te m’da. Dze travaille tote l’an·née pre ta épi i fau enco que dz’te prète des sous!! »

            « Acueute-vouâ l’Toine, nos va pas s’batte ; t’vou atraudé un viau ! t’vou atraudé un viau !!! t’a qu’à en prende yun pre ta, ma à eune condichon, fau qu’te preune le pu ch’tit… !!

                                                  

                                         Le plus petit (une cogestion difficile )

 

          Depuis déjà longtemps, le ch’tit Touâne travaillait comme ouvrier agricole chez la grande Maria. Cette dernière, une belle femme, avait perdu son père à la suite d’une chute  Le Touâne qui avait été embauché pour une année, avait fini par rester chez la Maria.

          Mais, l’Touâne était à la fois domestique et pas domestique, parce que la Maria avait fini par le mettre dans son lit.. ! Bien sûr le Touâne n’avait pas dit non, mais, il n’avait pas songé à tout !

         « Dis donc, l’Touâne, maintenant, tu fais partie de la maison, ce n’est plus la peine que je te paye à la date du 11 novembre pour la Saint Martin… »

         « C’est quand même moi qui vais vendre les veaux et les cochons ? »

         « Ne cours pas si vite, l’Touâne, pour ça , il faudrait qu’on soit mariés ! »

         « Ce n’est pas difficile, on peut se marier tout de suite. »

         « Tu vois bien que ce n’est pas possible, tout les gens du village diraient qu’on ne marie pas une grande femme avec un petit homme ! »

          Bien sûr, la Maria voulait continuer à gérer ses affaires. Le Touâne avait tout de même fini par obtenir un papier où la Maria disait lui devoir de l’argent ; un papier qu’il rangeait soigneusement tous les 11 novembre dans sa bourse.. !

           Mais le Touâne voulait avoir une vache à lui. Une nuit, la Cabète, une des quatre vaches de la Maria, avait eu deux veaux.

           «  La Maria, il va falloir que tu m’en donne un ; tu me dois bien çà depuis que je suis là. »

            « Un veau que tu vas nourrir avec le lait de mes vaches, un veau qui va manger mon foin et mon herbe, il ne faut pas y penser ! »

             « Quand je pense à tout l’argent que tu me dois….Tu pourrais bien… ! »

             « Tais-toi, tous les ans je te signe un papier le jour de la Saint Martin ! »

             « Des papiers, des papiers !! Je vais mourir au milieu de tes papiers. Si tu étais une femme de parole, tu devrais me verser des intérêts sur l’argent que tu me dois. Je travaille toute l’année pour toi et il faut encore que je te prête de l’argent !! »

             «  Ecoutes, on ne va pas se battre… Tu veux élever un veau, tu veux élever un veau.. !!! Tu peux en prendre un, mais à une condition : tu choisis le plus petit… !!

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Commentaires
M
On lui fait confiance!
L
Petit problème, je crois. Le metteur en scène a des difficultés à trouver un ou plusieurs acteurs...Et un autre grand problème : comment se faire entendre devant un public qui 9 fois sur 10 ne comprend plus le patois...? Ma, l'Olivier é pas un homme à s'décoradzi! Ô va p'tète seurprende son monde...
M
Chic alors, grâce à vous deux un nouveau sketch va voir le jour!
O
Vain Diou, tot mo commentaire a foutu l'camp ! Y'en avot bin 20 lignes, renque en patois ! Je résume :<br /> <br /> - ok pour la vidéo, excellente idée.<br /> <br /> - pour tsomer j'ai fouillé dans le Littré : chaumer est l'ancienne orthographe de chômer. Dans les deux cas on retrouve le verbe "rester" : rester sans travail implique rester à la maison, demeurer sans travail rester dans sa demeure. Et puis le chaume, c'est ce qui reste quand on a moissonné et c'est ce qui recouvre le toit de la chaumine, de la chaumière. Bref, tout ça se tient !<br /> <br /> Une suggestion maintenant : pourquoi ne pas lancer une campagne pour forger les mots patois qui manquent : la télé, l'ordinateur, etc... Quand la mobylette est arrivée à la campagne, ici, les anciens l'ont baptisée la "peutrelle" ; pour le quad, je propose la "groûmelle" par référence à la position de poule qui "groue" du conducteur.
L
Pas de problème pour la saynète,t'fé c'man t'vou o bin c'man t'pou! <br /> <br /> P'le le varbe tsomé : <br /> <br /> inconnu chez Rossi et Guinot, mais existe dans le patois matourin. J'ai entendu chez moi, mille fois tsome don un moment ou tsome don tranquille.Au sens de rester, viens s'ajouter celui d'habiter : quouâ don qu'te tsome?<br /> <br /> Pour l'origine, voici une phrase d'Alain Rey à propos du verbe chômer : d'autres sens (que chômage),vivants en moyen français comme"rester dans un lieu"ont aujourd'hui disparu. Bin oui,mais sauf dans le patois du Haut Maconnais.<br /> <br /> Jeté un oeil sur chaume, ran qu'd'la paille.<br /> <br /> Dz'é eubyi eune ch'tite condichon p'la séneute; va bin falla qu't'en meute eune p'tiète vidéo su ton blog o bin su face book dans le patois<br /> <br /> bourguignon.Y t'va ti....??? Qué charabia stu mélandze de français et de patois!!
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